Pourquoi transhumer à pied ?
Depuis l’année dernière (2023), notre troupeau revient de montagne à pied de son alpage (Col de Larche) jusqu’à chez nous Collobrières. Soit l’une, sinon la plus longue transhumance de provence.
Aujourd’hui de moins en moins de troupeaux transhument à pied, et optent pour le camion. Alors pourquoi faire la route à pied ? on vous explique.
Il y a 25 ans, lorsque Laurent s’est isntallé avec son troupeau à Collobrières, il faisait la route à pied. D’années en années, il avait fini par arrêter car cela demandait une grosse logistique.
Récemment l’installation de son fils Noé est venu relancer l’idée de refaire la route à pied comme lorsqu’il était enfant. Mais en plus de l’envie d’aventure, cela répond surtout à un besoin et une évolution des pratiques.
En effet, le réchauffement climatique commence à se faire ressentir dans le massif des Maures et d’années en années les ressources s’amoindrissent. Il est arrivé qu’en retour de montagne, vers la mi-octobre, nous manquions à la fois d’eau et d’herbe pour les bêtes. Une situation difficile pour un élévage herbassier ( qui pâture toute l’année dehors).
Retarder le départ de montagne n’était pas envisageable car le risque de neige est trop fort après la mi-octobre.
En revanche, gagner du temps sur la route nous a semblé être une solution intéressante. Comment gagner se temps ? en rentrant à pied ( 1 mois de route), plutôt qu’en camion ( une demie-journée).
En partant à pied, les moutons mangent sur la route et descendent tranquillement. Une fois arrivée à Collobrières dans le Var, nous avons gagné un mois de ressources pour nos bêtes.
Finalement, cette pratique ancestrale nous aide à répondre aux défis et enjeux de d’aujourd’hui !



Troupeau à Saint-Julien du Verdon – transhumance automne 2024